Combite pour le plaidoyer contre les abus et violations des droits des jeunes de la saline-bas delmas -Cité-Soleil
L’agglomération comprise entre la saline, Cité soleil et Bas Delmas est réputée zone de non droit et livrée aux groupes armés. Tiraillés de tout bord, tantôt par les policiers qui les assimilent aux gangsters, tantôt par les gangsters qui les traitent de délateurs, les jeunes écoliers, écolières, groupes communautaires et leaders pour la paix sont pris dans les feux croisé entre les gangs armés, et les forces de l’ordre.
En effet, l’axe incluant la Saline-Cité soleil et Bas Delmas renferme plus d’une dizaine de gangs armés qui s’affrontent presque quotidiennement pour le contrôle de territoire. En 2018, la saline a été le théâtre d’un massacre qui a occasionné 130 morts et disparitions ; en 2022, les violences armées ont fait plus de milledécès dans les rangs de la population civile à Cité soleil. Au quotidien, les Gangsters pourchassent des jeunes organisés, professionnels, universitaires et écoliers/écolières qui refusent d’intégrer leurs gangs et qui militent pour la paix dans leurs quartiers. Les chefs de gangs les accusent de délateurs ou collaborateurs de la police afin de donner des renseignements sur leurs activités criminelles. Les chefs de gangs font du chantage et du harcèlement aux responsables d’associations et leader d’opinion. Ils agressent les jeunes qui prennent part aux activités de paix ; Ils poussent les écoliers à fuir les écoles, Ils violent des jeunes filles, etc.
Par ailleurs, les associations des jeunes issues des quartiers dit de non droits sont souvent victimes de stéréotypes et assimilés aux gangs. Beaucoup de jeunes ont subi des arrestations illégales et arbitraires alors qu’ils voulaient exprimer leurs droits. Le fait d’habiter dans des quartiers contrôlés par les gangs devient un facteur de victimisation. A cause de la psychose de peur que sèment les gangs à travers tout le pays, la population haïtienne est devenue favorable aux méthodes arbitraires de la police contre les jeunes des quartiers populaires.
La population elle-même développé le phénomène « Bwa kale » comme méthode de justice populaire afin de combattre l’insécurité. Depuis le début de ce phénomène des dizaines d’individus ont été lynchés ; nul doute que certaines victimes pourraient être des personnes innocentes. La population se fait complice, inconsciemment, des violations des droits de l’homme.
L’organisation Combite pour la Paix et le Développement CPD mène depuis plus de cinq ans des actions deprévention contre les violences et de construction de la citoyenneté responsable.CPD est contre toute forme d’abus et de violation des droits de l’homme, toute forme de discriminations ou de méthode de justice populaire dans le désordre. CPD continue de croire aux institutions étatiques et en la capacité du peuple haïtien de pouvoir s’unir pour faire face aux défis de l’insécurité.
Dans cette perspective nous avons lancé le Combite de plaidoyer pour la prévention des abus et violations des droits humains dans les quartiers de la Saline, Cite soleil, Pont rouge et Bas Delmas. Nous sommes supportés dans cette campagne par l’organisation par CIVICUS.
Objectifs de la campagne.
Globalement, CPD vise à combattre les violences armées, faciliter l’instauration de la paix durable dans les communautés précaires.
Objectifs spécifiques
- Sensibiliser les acteurs de la PNH contre les stéréotypes et la discrimination des jeunes des quartiers populaires
- Rapprocher la police communautaire et les responsables des unités d’intervention avec les leaders pour la paix et les associations de jeunes dans les communautés de la Saline et zones avoisinantes
- Renforcer les capacités de résiliences des associations de jeunes dans les quartiers cibles
Résultats attendus
- Les unités de la police communautaires sont en mesure de distinguer les groupes criminalisés et les associations de jeunes
- La PNH adopte des mesures et directives pour recadrer le travail des unités d’intervention dans les quartiers précaires
- Diminution des incidents et bavures policières (arrestations arbitraires par arrimage, bastonnade, etc.) concernant des jeunes innocents.
- 30 jeunes issus d’une dizaine associations communautaires sont formés sur les mécanismes de plaidoyer et les stratégies de résiliences
Activités de la Campagne
1. Organisation de deux ateliers d’échange PNH/Associations de jeunes sur la sécurité communautaire.
Les rencontres seront organisées sous forme de focus groupe pour faciliter les échanges. La PNH pourront exposer leurs préoccupations et en appeler à la collaboration des citoyens. Les représentants des structures associatives pourront exposer leurs préoccupations, exposer des cas d’incidents en recherchant leurs causes et conséquences et aussi analyser le rôle des acteurs. Les ateliers d’échanges avec la police devraient permettre de casser des stéréotypes et de faciliter le travail des associations de jeunes. Nous espérons aboutir sur des échanges permanents.
2. Organisation d’un atelier de formationpour les jeunes responsables des clubs et des associations communautaires
Séminaire de 3 jours pour 30 personnes, 11 groupes communautaires, associations de jeunes et des leaders d’opinion sur les droits humains et la citoyenneté active, l’Etat de droit, de nouvelles approches de communications et des stratégies de plaidoyer.
L’objectif étant de leur fournir des outils afin de mieux communiquer et travailler en harmonie avec les autorités. Celle-ci dans la perspective de minimiser les conflits entre les OSC et les autorités. A la suite de l’atelier, nous organiserons un réseau afin de faciliter les échanges et le plaidoyer.
3. Actions de sensibilisation et de plaidoyer pour la libération de l’espace civique incluant :
- L’organisation d’un concours intitulé : Ecrire pour construire des rêves. (Slam, poésie, chanson rap, et sketch. Les meilleurs seront primés et choisi pour la campagne de sensibilisation. Le concours sera clôturé par une activité de théâtre populaire.
- Montage scénique pour la production des vidéo sketch, et autres capsules vidéo pour diffusion sur les réseaux sociaux.
- Gazouillis sur Tweeter pour dire non aux stéréotypes et aux discriminations contre les jeunes des quartiers populaires et aussi des messages pour la paix
- Production d’un millier de t-Shirts avec des messages contre la discrimination et pour la paix dans la communauté.
- Production de banderoles avec des messages contre les stigmatisations, les discriminations et harcèlements dont sont victimes les jeunes.
Publiqueet acteurs cibles
PNH notamment l’unité de police Communautaire/ les unités d’intervention/ l’Inspection Générale de la PNH ; Les organisations de la société civile, notamment les associations et clubs de jeunes dans les communautésprécaires, les media, les réseaux sociaux, le public en générale.