ALERTE HUMANITAIRE ET PLAIDOYER
Recrudescence du choléra : un calvaire pour les personnes déplacées internes dans les camps de la zone métropolitaine de Port-au-Prince
Port-au-Prince, le 22 octobre 2025

Dans le cadre du projet « Combite pour la protection des PDIs affectées par les violences armées dans les quartiers précaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince», mis en œuvre avec le soutien du Fonds humanitaire Régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes (RHPF-LAC),le Combite pour la Paix et le Développement (CPD) mène un suivi systématique des incidents de protection affectant les populations les plus vulnérables vivant dans les camps de personnes déplacées internes (PDI) de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Les récentes observations de terrain, croisées aux informations du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), font état d’une recrudescence alarmante des cas de choléra dans plusieurs communes, notamment Delmas, Pétion-Ville et Cité Soleil.
Depuis environ deux semaines, plusieurs cas suspects ont été signalés dans les camps suivis par le CPD, dont un premier cas grave rapporté au camp de l’École Nationale Pierre Labitrie à Delmas 31, où un résident a été transporté d’urgence à l’hôpital pour des symptômes s’apparentant au choléra. D’autres cas similaires ont été recensés depuis, témoignant d’un risque élevé de contagion dans les zones abritant des populations déplacées à cause des violences armées.

Les constats du CPD à travers son travail de monitoring d’incident humanitaire révèlent que le manque d’accès à l’eau potable, les conditions d’hygiène précaires et l’insuffisance d’infrastructures sanitaires demeurent des menaces graves pour la santé publique dans la majorité des camps. Déjà en mai 2025, un rapport de suivi du CPD avait mis en évidence une crise d’accès à l’eau et à l’assainissement, identifiée comme un incident majeur de protection affectant particulièrement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, et les personnes en situation de handicap.

Face à cette situation préoccupante, le CPD lance un appel urgent aux autorités nationales, aux agences des Nations Unies et aux acteurs humanitaires pour :
- Renforcer les interventions de santé publique et de prévention du choléra, notamment par la distribution de chlore, de kits d’hygiène et de solutions de traitement d’eau ;
- Assurer un accès immédiat et durable à l’eau potable dans les sites de déplacement ;
- Améliorer la gestion sanitaire et les infrastructures d’assainissement dans les camps de PDI ;
- Coordonner une réponse multisectorielle incluant la santé, la protection et la WASH, afin d’éviter une propagation massive de la maladie.

Le CPD réaffirme sa volonté de collaborer avec les partenaires humanitaires et institutionnels afin de protéger la vie et la dignité des personnes déplacées internes dans un contexte marqué par la violence, l’insécurité et la vulnérabilité accrue aux maladies hydriques.
Fritznel PIERRE
Directeur exécutif






























