Disparitions des personnes à Port-au-Prince : CPD requiert la visite du Groupe de Travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires.
L’organisation Combite pour la Paix et le Développement (CPD) a constaté depuis quelque temps que des cas de personnes disparues en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, sont en nette augmentation .Les médias à Port-au-Prince reçoivent quotidiennement dans leurs éditions nouvelles des parents en quête de leurs proches disparus. Les plaignants informent généralement qu’ils ont cherché partout dans les commissariats de police, les centres hospitaliers et aussi les morgues ; ils n’ont pas pu déceler les moindres traces de leurs proches disparues.
L’unité de monitoring de CPD a été particulièrement consternée par la disparition mystérieuse de trois élèves du Lycée National de la Saline depuis avril 2024. Aucune trace de leur décès éventuel n’a été retrouvée. Au mois de novembre 2024, l’unité de monitoring a comptabilisé 19 cas d’hommes et femmes laissant leurs toits et qui n’ont jamais retourné à la maison. Le plus emblématique est celui d’un militant politique connu au nom de Dickson Oreste, porté disparu le 18 novembre 2024 à Delmas 48.
Au regard de l’ampleur des violences, les cas de meurtres sont fréquents en Haïti. Cependant, les actes des gangs armés sont souvent exposés aux yeux de tous ; même chose pour les cas de personnes tuées lors des affrontements armés avec les forces de l’ordre et aussi des cas de lynchages populaires. Cependant, les disparussions forcées sont une forme inquiétante qui fait penser au trafic d’organes exacerbé par le contexte de la violence actuelle. Elles laissent à penser également aux formes d’exécutions sommaires cruelles en dehors de toutes les normes de l’État de droit. Il y a anguille sur roche, et cette situation qui ouvre la voie à de graves violations des droits humains mérite d’être élucidée.
Par conséquent, l’organisation Combite pour la Paix et le Développement (CPD),détentrice du statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social des Nations Unies (ECOSOC) lance un appel à l’urgence et invite le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme en Haïti à inscrire cette thématique dans ses priorités de l’année 2025 afin de faire lumière sur ce boulevard propice à cette forme de violation des droits de l’homme.
Par ailleurs, CPD croit nécessaire et important d’envisager une visite duGroupe de Travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaire. Nous encourageons vivement le nouveau gouvernement et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à faire une invitation formelle au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à travers cette procédure spéciale afin de diligenter une enquête sur la situation des personnes disparues de force ou involontaires.
En effet, les faiblesses saillantes des institutions haïtiennes des droits de l’homme et le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire ne garantissent pas les droits des familles et de la population à la vérité sur ce phénomène, ni les stratégies pour le combattre. Nous en appelons à la société civile et à la communauté internationale à jouer un rôle dynamique afin de contrer la route au phénomène de disparitions forcées et à ses corollaires, notamment le trafic d’organes.
Fait à Port-au-Prince, le 04 décembre 2024.
Fritznel PIERRE
Directeur Exécutif