Le CPD et le GDDHDI alertent sur la situation humanitaire à SAUT-D‘EAU,à MIREBALAIS et appellent à un couloir humanitaire pour le plateau central.

Le Combite pour la Paix et le Développement (CPD) et le Groupe de Défense des Droits Humains et du Développement Intégré (GDDHDI) tiennent à informer l’ensemble des acteurs humanitaires de la situation précaire de la population du département du Centre, à la suite de la vague de violences déclenchée par des hommes armés. Ces attaques ont provoqué des déplacements forcés, engendrant une crise humanitaire dans le Bas Plateau Central, plus précisément dans les communes de Mirebalais et de Saut-d ‘Eau.

Le CPD et le GDDHDI lancent un appel urgent aux acteurs humanitaires afin qu’ils interviennent rapidement pour soulager la souffrance des victimes. Ils demandent également l’établissement d’un couloir humanitaire pour faciliter l’acheminement de l’aide aux personnes déplacées internes (PDIs).
Depuis le 31 mars 2025, des attaques perpétrées par des gangs armés dans les communes de Mirebalais et Saut-d’Eau ont entraîné le déplacement forcé de près de 6 000 personnes, soit 1 272 familles. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 83% de ces déplacés ont trouvé refuge au sein de communautés d’accueil, tandis que 17 % se sont installés dans 14 nouveaux sites de déplacement créés à la suite de ces attaques.
À ce jour, le nombre total de personnes déplacées s’élève à plus de 34 000, selon les données collectées par l’unité de monitoring de GDDHDI au cours des dernières semaines.
La ville de Saut-D’eau est entièrement livrée entre les mains des groupes armés, et sa population éparpillée vers les communes du Haut-Plateau. Pour échapper aux violences des gangs, des milliers de personnes ont traversé le fleuve de l’Artibonite à bord d’embarcations de fortune, en direction de Boucan-Carré puis vers d’autres localités plus sûres. Mirebalais essaie de résister, on se demande jusqu’à quand ? Car les échos de cette semaine font état qu’une bonne partie de la ville est déjà soumise. Pour se protéger, les habitants fuient vers les communes voisines. Des dizaines de PDIs ont été observé jusqu’à Fort liberté et d’autres aux Gonaïves et au Cap haïtien.
Ces événements s’inscrivent dans un contexte national préoccupant et alarmant, où le nombre total de déplacés internes en Haïti a dépassé le million. Cette hausse est principalement attribuée à l’escalade de la violence des gangs à l’effondrement des services essentiels, notamment les soins de santé, et à l’aggravation de l’insécurité alimentaire.
Le Combite pour la Paix et le Développement travaille conjointement avec Groupe de défense des droits humains et du développement intégré (GDDHDI) un partenaire local basé à Hinche afin d’apporter assistance à des dizaines de PDI. En ce sens, CPD et son partenaire en appellent à une mobilisation des acteurs humanitaires vers les lieux de déplacement des PDIs. Nous encourageons les acteurs humanitaires à utiliser une approche communautaire qui tient compte des spécificités des communautés rurales. De telles approches permettraient de faciliter l’autonomie des PDIs tout en respectant leur dignité.

Les besoins d’assistance des personnes déplacées sont multiples et urgents :
- Abri et logement : De nombreux déplacés vivent dans des sites spontanés autour des places publiques de certaines villes proches, ou chez des familles d’accueil dans les sections communales éloignées. Il y a nécessité pour des solutions d’hébergement adéquates.
- Soins de santé : L’accès aux services médicaux est limité, exacerbant les vulnérabilités des populations déplacées.
- Protection et sécurité : Les déplacés, en particulier les femmes et les enfants, sont exposés à des risques accrus de violence et d’exploitation surtout dans les milieux qui ne leur sont pas familiers.
- Garantir l’accès à l’eau potable pour prévenir les risques de choléra.
- Nourriture et nutrition : L’insécurité alimentaire est exacerbée par la perte des moyens de subsistance et l’accès limité aux marchés.
Sur ces faits troublants, le CPD estime qu’il est impératif que les autorités haïtiennes, en collaboration avec les organisations humanitaires, intensifient leurs efforts pour répondre à ces besoins critiques et assurer la protection et le bien-être des populations affectées.
Fait à Hinche, le 16 avril 2025.
Fritznel PIERRE Lucien Frantz
Directeur exécutif Directeur exécutif
C.P.D GDDHDI
Pour notification : + 509 33 51 33 56 / 36 15 25 00 / 37 34 92 87